Petite histoire d’une sâdhanâ – 6 – La méditation
Grâce à mon ami Franck, Satprem m’avait ouvert la porte de ma sâdhanâ sur le chemin du yoga intégral de Sri Aurobindo. J’avais été mené jusqu’au livre « Sri Aurobindo ou l’aventure de la Conscience ». J’y ai découvert l’histoire de ce grand Maître, mais surtout son yoga. J’ai alors cherché par où commencer.
À cette époque, je ne savais absolument rien sur la spiritualité et sur toutes les pratiques. Encore une fois, Franck allait m’aider en me faisant découvrir la méditation.
Et oui ! Comment découvrir tous les univers intérieurs dont parlait Satprem ? La méditation semblait bel et bien être le moyen de descendre en soi.
Mais comment doit-on méditer ? Et d’ailleurs, ça veut dire quoi méditer ?
À l’époque, je n’aurais pas su l’expliquer. Alors, j’ai fait les choses à ma manière, comme je l’ai senti. Je n’avais aucune conscience qu’il existait une multitude de manières de méditer, qu’il y avait nombre de méditations différentes.
J’avais une vie intérieure riche et intense depuis mon enfance, il ne fut pas difficile d’aller en moi. Mais mon imaginaire m’emmenait principalement dans mon mental. Pourtant, Satprem parlait de trois plans, mental, vital et physique.
J’ai donc commencé mes méditations en essayant d’observer ses trois plans. C’était assez facile, car ça n’arrêtait pas de bouger dans ces trois plans. C’était d’ailleurs plutôt le foutoir là-dedans. Tout se mélangeait, pensées, émotions, désirs, sensations. Tout s’entrecroisait, s’entrechoquait, s’entremêlait pour former un sacré vacarme. Comment avais-je fait pour ne pas voir tout ça avant ? Comment peut-on vivre dans ce tohu-bohu ?
Lentement, mais sûrement, j’ai commencé à voir et à dissocier ce qu’étaient les pensées, les émotions, les désirs, les sensations. Tout restait mélangé, tourbillonnant et incessant, mais ça s’éclaircissait doucement, progressivement.
À cette époque, j’ai fait un bon évolutif, car j’ai eu une année entière sans travailler. Je pouvais aller méditer tous les jours, toute la journée dans un joli parc parisien, le parc Montsouris. Je m’y suis fait un grand ami, un vieil arbre magnifique et majestueux. Il m’a accompagné dans toutes mes méditations. Je pouvais m’asseoir, calé dans le creux de ses racines apparentes. Il m’arrivait de méditer pendant des heures.
J’ai énormément appris de cette période. En tout premier lieu, la concentration. Encore une fois, je ne savais pas du tout que la concentration faisait partie de l’apprentissage de la méditation. C’est venu tout seul. Enfin pas tout à fait, car maintenant, je le sais, depuis le début, j’ai été pris par la main par La Mère Divine qui m’a guidé pas à pas sur le chemin.
Sri Aurobindo expliquait que nous pouvions nous centrer dans deux points différents. Le cœur, ou au-dessus de la tête. Je ne le savais pas encore, mais j’avais une prédisposition pour le Bhakti yoga, donc la dévotion. J’avais donc des facilités pour me centrer dans le cœur (pas le cœur physique, mais le subtil). J’ai alors commencé à ajouter cette concentration sur le cœur dans mes méditations.
Sans le savoir, j’ouvrais la porte d’un endroit en moi qui allait devenir tellement important pour toute la suite. En effet, me centrer dans le cœur m’a fait découvrir, un lieu de paix et de calme en moi. Un lieu où je pouvais aller à volonté. Ce n’était pas encore l’âme, encore moi l’être psychique, mais c’était tout de même un centre, celui du cœur, et je m’y sentais bien, comme un refuge de calme.
Dans ma manière d’être de l’époque, je considérais qu’une chose m’était utile si je pouvais l’intégrer dans mon quotidien. Alors en plus de la méditation statique, assis en tailleur, j’ai commencé à me centrer dans le cœur quand j’étais dans l’action de la vie. C’est ainsi qu’à débuté la méditation dynamique.
L’avantage de ne rien savoir sur la méditation et comment la pratiquer m’a aidé à découvrir ma propre manière de faire celle qui me correspondait. Ça posait les bases pour toutes les autres méditations qui allaient suivre. Et la suivante allait m’amener à découvrir quelque chose qui, au départ, me semblait tout simplement impossible.
Le Silence Mental…