Petite histoire d’une sâdhanâ – 5 – La Réponse
J’avais passé les 23 premières années de ma vie avec cette première question qui n’avait cessé de grandir. Comment allais-je réussir à vivre dans ce monde que je comprenais de moins en moins ? Ma vie intérieure et ma connexion à Dieu m’avaient aidé à tenir jusque-là. Mais je ne peux pas dire que j’étais heureux et serein. Quant à ce feu intérieur, il appelait un autre chose, un autrement.
À cette époque, j’avais trouvé un travail au musée du Louvre. Ce travail consistait à surveiller les œuvres de ce lieu magique. Chaque jour, je changeais de salle, d’atmosphère, d’univers. Je passais des grands peintres, à l’art islamique. Des grandes cours et leurs sculptures, à la Mésopotamie. Je découvrais ce que l’humanité pouvait faire de beau. Tout n’était pas perdu, de belles choses étaient possibles.
Un ami m’avait présenté une personne qui se nommait Franck. Lui aussi était en quête de Dieu et il semblait avoir la même grande question que moi. Un beau jour de l’année 1993, il a débarqué chez moi en me disant « Emmanuel, tu dois écouter cette K7, le type explique tout ».
Franck me fit comprendre que toutes les réponses à mes questions se trouvaient dans cet enregistrement audio. J’étais un peu sceptique, mais, qui sait, peut-être avait-il raison.
J’ai donc écouté les paroles de ce monsieur. Plus de trois heures d’une interview faite par un journaliste nommé Frédéric Towarnicki. Trois heures à boire les paroles d’un certain Satprem. Trois heures d’une grande, d’une immense révélation qui allait totalement bouleverser ma vie. Enfin, bouleverser est un bien petit mot au regard des répercussions que cet enregistrement intitulé « Sept jours en Inde avec Satprem » allait provoquer en moi, jusqu’à aujourd’hui. Je devrais plutôt dire, ras de marré, tsunami, cataclysme, révolution.
Effectivement, Satprem m’offrait en la réponse à ma grande question. Et il m’offrait tellement plus, car il répondait même à des questions que je n’avais même pas encore formulées. Un nouveau tome de ma vie a commencé ce jour-là. J’ai une immense gratitude envers mon ami Franck qui m’a fait le cadeau le plus important de toute ma vie.
Je réalise aujourd’hui, dans l’époque à laquelle nous vivons, avec tout ce qui se déroule depuis 3 ans, que j’ai été un très grand privilégié de découvrir ma voie aussi jeune. Car oui, ce jour-là, Satprem ouvrait ma voie. Il me fit découvrir Sri Aurobindo et son yoga intégral, mais aussi Mère. Et surtout, il m’expliqua ce qu’était la spiritualité. Il me montra qu’il y avait une manière de voir le monde, une autre façon de se vivre, d’Être. Tout ce que j’avais perçu en moi n’était pas une illusion. Et plus important encore, je n’étais pas seul à percevoir les choses de cette manière.
Plus rien n’a plus jamais été pareil après. À présent, je comprends mieux pourquoi ça a eu un si grand impact sur moi. Aujourd’hui, avec le recul, avec ce que j’ai déjà vécu, toutes ces expériences et ce rapport avec la Mère Divine que j’ai, je vois parfaitement la main de La Mère qui m’a guidé depuis tout petit. Je vois qu’Elle m’avait préparé avec soin pour vivre cette rencontre avec ce chemin de vie. Elle m’avait amené à descendre en moi pour prendre l’habitude très jeune de vivre les choses du dedans. Elle m’avait montré Dieu et la foi par l’intermédiaire de ma grand-mère. Mais pas un dieu et une foi rigide, un Dieu suffisamment ouvert pour que je puisse y mettre l’image qui correspondait à ma sensibilité et ainsi créer mon propre Dieu.
Alors quand j’ai découvert le yoga intégral, Sri Aurobindo, Mère et Satprem, j’étais prêt. Tout m’a paru évident, si normal, naturel, la vraie vie. Je me suis littéralement plongé dans le yoga intégral. Du jour au lendemain, c’est devenu ma vie. Je me suis souvent cassé la figure au fil des années, mais je n’ai jamais baissé les bras.
Encore une fois, La Mère allait me guider en me menant au livre parfait pour commencer le chemin. C’est tout bonnement incroyable d’avoir lu ce livre là en tout premier. Maintenant que je connais mieux le chemin, l’histoire de Sri Aurobindo, de Mère et de Satprem, je peux dire que c’est de l’ordre du miracle, ou de la Grâce. Car ce livre, c’était « Sri Aurobindo ou l’aventure de la conscience » de Satprem…