Auroville
Je ne vais pas te raconter l’histoire d’Auroville, car je ne la connais pas dans sa totalité. Auroville, c’est une grande aventure qui a commencé en février 1968. Une vison de Mère, une utopie qui existe depuis 55 ans. Cinquante nations y vivent ensemble. Au départ, ça ressemblait plutôt à un désert qu’à une ville. Et aujourd’hui, c’est une ville incroyable dans une immense forêt. Tu peux donc aisément imaginé qu’il s’est passé énormément de choses pour en arriver là.
Je vais plutôt te partager comment j’ai vécu Auroville.
La toute première fois, c’était en décembre 2004. La forêt était déjà là, il y avait des maisons disséminées un peu partout. À l’époque, j’avais trouvé que c’était vraiment très calme. Pas trop de commerces, un peu de circulation, mais sans plus et peu de touristes à Auroville même. Le Matrimandir n’était pas encore accessible.
Le Matrimandir, mais qu’est-ce donc ? C’est le temple que tu peux voir sur la photo ci-dessus. Littéralement, cela signifie le Temple de La Mère Divine. Sa construction a commencé en 1972 et a été terminée en 2008. À mon sens, c’est le cœur même d’Auroville, même si les Aurovilliens disent que le cœur, enfin le centre, c’est un immense Banian absolument exceptionnel. Je pense que cette construction a littéralement soudé toutes les personnes qui ont participé à son édification. Parce qu’au départ, les personnes qui ont mis la main à la pâte pour créer cette forêt, cette ville et ce temple, ils n’étaient pas des disciples de l’Ashram de Pondichéry, ils n’étaient même pas des disciples de Mère et de Sri Aurobindo. Ils étaient des personnes venant du monde entier qui aspiraient à autre chose, un autre idéal. Et je trouve fascinant de voir cette puissance de création qu’à lancé Mère pour attirer des jeunes gens du monde entier pour venir dans un désert construire une ville. Et tout ça sans Internet (rire).
Et donc il aura fallu 36 ans pour construire ce Temple de La Mère Divine, cet édifice absolument incroyable au niveau architectural. Comment Mère a-t-elle pu imaginer une chose pareille ? En fait, c’est simple, une vision comme Mère en a eut de nombreuses.
Il me faudra attendre 2016 pour entrer dans le Matrimandir. Ça a été l’un des moments les plus incroyablement puissant de toute ma vie. Tout d’abord, j’ai découvert ce majestueux banian, tellement immense. Pouvoir méditer tout contre lui, fut tout simplement magique. Et puis découvrir le jardin mandala qui était en plein développement à ce moment-là, donc pas terminé, mais déjà magnifique. Ensuite, descendre sous le Matrimandir et méditer près de la fontaine magique. Découvrir les douze pétales autour du Matrimandir, ces douze salles de méditations représentant les douze pouvoirs de La Mère Divine (CF le symbole de Mère que tu vois en en-tête de mon site). Et enfin entré dans le Temple même, tellement immense une fois dedans. Monter la passerelle qui grimpe en spirale pour arriver dans la salle de méditation tout en haut. Et cette arrivée-là, je m’en souviendrais toute ma vie. J’étais réellement comme un gamin qui ouvrait de grands yeux tout rond tellement j’étais émerveillé par tout ce que je voyais, tout ce que je vivais. Cette salle tellement incroyable dans ce temple tout aussi incroyable. Cette salle toute blanche avec des coussins tout autour pour méditer. Douze piliers. L’impression d’être dans un œuf Divin. Et au centre, la chose la plus incroyable que j’ai vue de ma vie. Un énorme cristal et un rayon de lumière qui descend du plafond pour traverser le cristal. Je savais que l’architecte avait utilisé un jeu de miroirs pour créer ce rayon de lumière, mais le résultat dans cette atmosphère était tout simplement mystique. C’est ce jour là où j’ai appris à méditer les yeux ouverts, tellement il m’était impossible de les fermer, fasciné que j’étais par la vision que je contemplais. Et summum de l’incroyable, ce jour-là, il y avait quelques nuages dehors et lorsqu’ils sont passés devant le soleil, le rayon de lumière s’est atténué, a pratiquement disparu. La salle s’est assombrie et chose magique, j’ai commencé à voir une sorte de fumée dans le cristal. J’ai fini par comprendre que c’étaient les nuages qui se reflétaient dans le jeu de miroirs. Ça a eu un effet incroyable sur moi. Je suis resté tout le temps de la méditation la bouche grande ouverte d’émerveillement.
Lorsque je suis revenu à Auroville pour la troisième fois, j’allais méditer tous les matins au Matrimandir. Je faisais un nouveau pétale tous les jours, ces salles dédiées aux douze pouvoirs de la Mère. Chaque salle amenait à un état différent. Puis je montais dans là chambre intérieure, cette salle au centre du temple, pour vivre les méditations les plus puissantes de ma vie. Ça restera dans ma tête, dans mon cœur et dans mon corps, le lieu que je préfère dans le monde entier.
J’ai vécu des choses particulièrement intenses dans cette ville. Je peux attester que Mère est très très présente partout. Et qu’Elle protège fortement ce lieu magique. J’en ai eu la preuve formelle la toute première fois où j’y ai séjourné. Car en décembre 2004, il y a eu le fameux tsunami. Je logeais dans une guesthouse devant l’océan, au bord de la plage. J’ai vu la vague arriver littéralement sur moi et s’arrêter devant la maison sans entrer dedans à exactement un centimètre près. J’ai pu constater les dégâts que ça a provoqué à droite et à gauche de ma guesthouse. Et bien, devant Auroville, rien du tout. Évidement, ce jour-là, ma foi en La Mère a fait un immense bon en avant et a encré le fait que La Mère nous protège concrètement.
Mais, Auroville ça ne se raconte pas, ça se vit. Chaque personne vit son expérience qui est unique. On aime ou on n’aime pas. Comme toujours, pas de demi-mesure. Ce n’est pas parfait et c’est le but de départ, celui de Mère. Elle voulait que ce soit un laboratoire évolutif, un laboratoire de l’évolution, avec tous les types de personnalités représentées, un échantillon du monde, pour que ça travail et que ça oblige à se dépasser. Et bien sur ce point-là, c’est parfaitement réussi. Car entre mon premier séjour en 2004 et mon dernier en 2019, Auroville a bien changé. Déjà en 2017, je n’avais pas reconnu les alentours. Il y a des boutiques et des restaurants sur une bonne partie autour d’Auroville. On peut donc voir que beaucoup ont profiter pour faire du business touristique. Certains y vivent non pour le Yoga intégral, mais parce qu’il s’y sentent bien. Bon nombre viennent pour profiter de leur retraite. Il y a beaucoup d’Indiens qui semblent mieux vivre ici que dans le reste de l’Inde. Il y a des personnes qui sont là pour le Yoga Intégral et pour La Mère. Des personnes proche de la nature, d’autres dans la high tech. Une ville normale quoi avec tous les représentant d’une ville normale. Mais en fait, non, ce n’est pas du tout une ville normale, car il y a une chose marquante, c’est la forte présence de La Mère, une présence constante. Une présence qui fait travailler dedans.
On peut facilement tomber dans la critique d’Auroville, mais c’est une utopie qui a le mérite d’exister depuis 55 ans et 50 ans après le départ de Mère. Ça reste un exemple à mes yeux. Certes pas parfait, mais en perpétuelle évolution.
Et puis surtout, surtout, surtout, je m’y suis senti tellement bien, tellement chez moi.
J’aime Auroville.