Qui est Sri Aurobindo ?
Tout d’abord, je ne vais pas jouer aux historiens de Sri Aurobindo et aligner des dates et des hauts faits de celui que je considère comme mon Maître. Il existe de nombreuses biographies relatant la vie de Sri Aurobindo, dont une qui est bien plus qu’une simple histoire extérieure, mais aussi l’histoire de la sâdhanâ, ou discipline spirituelle de Sri Aurobindo. Ce livre a été écrit par Satprem et s’intitule « Sri Aurobindo ou l’aventure de la conscience » que tu peux retrouver dans la boutique.
J’ai plutôt à souhait d’exprimer ce que je retiens de ce grand Maître. Comment, un beau jour, il y a plus de 30 ans, cet homme qui incarne le Divin à mes yeux, a littéralement transformé ma vie par son yoga intégral.
Il y a tout de même quelques dates marquantes dans la vie de Sri Aurobindo. Par exemple le 15 août 1872, date de sa naissance à Calcutta en Inde.
Avec ses deux frères, il est envoyé très jeune en Angleterre par son père, pour recevoir une éducation à l’Anglaise. Il y restera jusqu’à ses 20 ans.
Découvrir l’histoire de sa vie en Angleterre est déjà fascinant. Il apprend plusieurs langues pour pouvoir lire les grands auteurs dans l’original. Une vraie boulimie de connaissances. Avec une capacité à retenir absolument tout ce qu’il lit. Il y a d’ailleurs une anecdote amusante que j’aime beaucoup, un peu comme une légende magique. Un jour certains de ses camarades le voyant tourner les pages d’un livre rapidement, puis refermer celui-ci, se dirent qu’il faisait semblant de lire. Ils lui demandèrent de choisir une page au hasard et d’expliquer de quoi traitait cette dernière. Il récita mot à mot toute la page.
À 20 ans, il revient en Inde qu’il ne connaît finalement pas du tout. Il va étudier son pays à travers les textes sacrés et surtout constater la main mise de l’Angleterre sur l’Inde. Il va rapidement prendre fait et cause pour l’indépendance de son pays et entrer en politique. A tel point que ses articles dans certains journaux indiens commencent à fortement agacer le gouvernement Anglais.
Une chose m’a marqué dans cette partie de l’histoire de Sri Aurobindo, c’est qu’il s’est engagé en politique non pour faire carrière, mais parce qu’il croyait que c’était le meilleur moyen de libérer l’Inde. Toute sa vie, il cherchera des moyens très concrets, d’abord pour aider l’Inde, puis pour aider l’humanité à se libérer. Il passera de la politique à la spiritualité pour des raisons pratiques et concrètes alors qu’il était hâté.
Il sera arrêté par le gouvernement anglais et passera un an en prison. C’est à ce moment où son combat et surtout les moyens de ce combat vont prendre un nouveau tournant. Quelque temps avant d’être arrêté, il avait été témoin d’une guérison effectuée par un saddhu. Il avait alors constaté que la spiritualité n’était pas qu’une forme de philosophie, qu’elle pouvait avoir des effets tout à fait pratiques et concrets. Par la suite, grâce à son jeune frère Barin, il fit la connaissance d’un yogi, Bhaskar Lélé qui va l’initier. En un temps record, Sri Aurobindo réalisera ce qui peut prend des années aux grands yogis, le silence mental, le nirvana, la découverte de l’instructeur Divin.
En prison, il comprit que la politique avait ses limites, au contraire de la spiritualité qui, elle, n’en avait aucune. Que le problème n’était pas un changement politique, mais un changement de conscience. Que pour faire évoluer les consciences, il devait commencer par comprendre sa propre conscience, son fonctionnement et donc se changer lui-même en premier. C’est ainsi que cette année de prison lui permettra de commencer à faire l’exploration de sa conscience et de commencer sa sâdhanâ.
Il sera miraculeusement acquitté, mais les Anglais pensant qu’il était le meneur du mouvement pour l’indépendance cherchaient à l’arrêter à nouveau. Sri Aurobindo reçut un message intérieur lui disant d’aller à Pondichéry, ville qui n’était pas sous tutelle anglaise, mais Française. Ainsi l’Angleterre ne pourrait plus rien faire contre lui mis à part le surveiller.
Là, commence la deuxième partie importante de sa vie. Il ne quittera plus Pondichéry, mais surtout, il arrêtera la politique comme moyen d’action pour s’engager totalement sur sa voie spirituelle pour changer le monde. Il partait du principe que si nous voulions changer le monde, il fallait commencer par se changer soi-même. Cette simple petit phrase a complètement changer ma vie.
Il s’engagera entièrement dans l’exploration de la conscience, non comme un mystique, mais comme un scientifique, d’une manière extrêmement méticuleuse.
J’ai lu de nombreux livres traitant de spiritualité, jamais je n’ai lu d’ouvrages aussi précis. Tout ce que Sri Aurobindo explique dans ses écrits, il l’a vécu, exploré, expérimenté. Il fit l ‘exploration méticuleuse des hautes sphères de la conscience. Eut toute sorte de réalisations. Puis redescendit dans la vie et dans le corps pour faire la même exploration, mais avec la lumière des hautes sphères.
Il étudia plus en détails les différentes écoles de yoga et les textes fondateurs sacrés de l’Inde. Des textes, il retrouva une ancienne connaissance oubliée. Des yoga, il fit une synthèse. De cette connaissance et de cette synthèse émergea son yoga intégral qui devint son champ d’expériences.
Dans les plus hautes sphères de conscience, il redécouvrit ce que les Rishi Védique avaient tout juste touché des millénaires auparavant, un Conscience Divine de Transformation, un Conscience de Vérité, Le Supramental. Il sut que c’était ce qui avait le pouvoir de réellement changer le monde et la conscience de chaque individu et de mener l’humanité à évoluer vers une Humanité Divine.
Il œuvra alors à faire descendre cette Conscience Supramentale de Transformation sur terre, dans la matière et plus particulièrement dans son corps.
En chemin, Mirra Alfassa viendra s’installer à ses côtés pour entreprendre le même yoga et surtout pour s’occuper de l’ashram qui s’était formé autour de Sri Aurobindo.
On pourrait écrire de nombreux ouvrages sur cet Être exceptionnel, il en existe d’ailleurs de nombreux. Je suis toujours autant surpris que Sri Aurobindo soit toujours aussi peu connu. Il est vrai qu’au premier abord, ses écrits sont tellement de haut vol, qu’ils ne sont pas facilement abordables au début. Il est souvent préférable de commencer par lire les nombreux entretiens de Mère ou bien les livres de Satprem. Une fois familiarisé avec certaines connaissances, les œuvres de Sri Aurobindo sont une véritable mine d’or, ou plutôt une carte extrêmement précise du chemin, avec de nombreuses clefs de compréhension sur tous les plans.
Certaines personnes disent qu’il était un Avatar, une incarnation du Divin, tel Bouddha ou le Christ. Mère disait de lui qu’il était une action bien spécifique.
Au final, je me rends compte que peu de gens savent ce qu’il a réalisé et s’imaginent encore moins l’impact de son œuvre sur notre monde, voir même sur tous les mondes. Car depuis, cette Conscience de Vérité, ce Supramental, comme il l’a nommé, œuvre activement dans la matière.
Pour celui ou celle qui a la vision, ce que nous voyons littéralement exploser à nos yeux dans ce monde moderne, c’est l’Œuvre du Supramental qui est venu Diviniser tous les plans de conscience jusque dans l’inconscience de la matière. C’est inarrêtable, Ça transforme tout, avec ou sans notre consentement, notre conscience, pour faire émerger un nouveau stade évolutif. Il y a eu le minéral (la matière), l’animal (le vital), l’humain (le mental), il y aura l’Humain Divin ? (le Supramental).
Imagine, Sri Aurobindo a participé activement à l’émergence d’une nouvelle Espèce Divine. Oui, peut-être était-il un Avatar pour avoir réussi une telle Œuvre. À toi de voir, pour moi, c’est tout vu.
Sri Aurobindo quittera son corps le 5 décembre 1950 en confiant la suite de la Sâdhanâ à Mère.